Le Mosasaure de Chartreuse
En 2015 les restes d’un grand reptile marin datant de la fin du Crétacé (environ – 80 millions d’années) ont été découverts dans le Parc de Chartreuse par un paléontologue amateur qui a aussitôt alerté les services du Parc. Il s’agit de vertèbres appartenant au groupe des mosasaures. En France, les restes de mosasaures sont relativement peu nombreux. Ils ont été découverts en Région Ile de France, Picardie, Bourgogne, Aquitaine, Charentes et Centre.
Dans ce contexte, la découverte de restes de mosasaures en Chartreuse est donc particulièrement importante puisqu’aucun reste de mosasaure n’a jamais été découvert dans le quart sud-est de la France.
Le moulage de ces vertèbres est exposé au musée de l’ours des cavernes à Entremont-le-Vieux.
L’ours des cavernes
Taillé dans le calcaire urgonien, le massif de Chartreuse dispose d’un sous-sol dont les cavités et galeries forment un ensemble de réseaux souterrains karstiques qui totalisent à ce jour plus de 300 km. Le réseau de l’Alpe s’inscrit au 2ème rang national et au 23ème rang mondial en linéaire développé.
C’est dans l’une de ces cavités qu’a été découvert en 1988 par deux spéléologues, Marc Papet et Pierre Guichebaron, l’un des plus vastes gisements d’ossements d’ours des cavernes en Europe comportant des squelettes presque complets.
Les fouilles menées pendant 6 ans sur une surface de 400m², puis les études scientifiques ont permis d’établir que les ours des cavernes ont occupé cette grotte à hivernation pendant près de 20 000 ans, d’au moins 45 000 à 28 000 ans avant nos jours, ce qui représente une durée d’occupation exceptionnellement longue.
Un musée a été construit à Entremont-le-Vieux afin de faire découvrir au public cette richesse paléontologique sans équivalent.
Saint Pierre d’Entremont : un village deux en un !
Si vous êtes déjà passé par St Pierre d’Entremont, vous avez certainement remarqué la rivière qui traverse le village, le Guiers Vif. Vous n’avez peut-être pas fait attention mais en passant le pont, vous avez changé de département et… de St Pierre d’Entremont ! Rive gauche, St Pierre d’Entremont Isère et rive droite, St Pierre d’Entremont Savoie. 2 villages bien distincts avec 2 mairies et 2 églises.
Si aujourd’hui, la rivière du Guiers marque la frontière entre 2 départements, autrefois, c’était entre 2 royaumes : la France d’un côté et le Duché de Savoie de l’autre. Une situation parfois délicate pour les habitants des 2 villages notamment lors des conflits entre les 2 royaumes en 1600.
Mais les habitants ont également su en jouer, lorsque par exemple l’un ou l’autre des royaumes venait quérir l’impôt, ils pouvaient traverser le pont (et ainsi passer la frontière) pour y échapper.
C’est seulement en 1860 que la Savoie est devenue Française et que passer le pont du Guiers n’a plus été synonyme de franchir une frontière !
Ruines du château de Montbel à Saint Pierre d’Entremont
Placé en position dominante au-dessus des gorges du Frou à 948 m d’altitude, les ruines du château occupent un promontoire étroit et allongé, d’où l’on découvre un large point de vue sur les Entremonts et les montagnes.
Connu sous le nom de château de Montbel, le second fief des seigneurs d’Entremont est également baptisé château du Gouvernement.
Ce château fut construit à la suite de l’abandon progressif du château d’Entremont-le-Vieux au début du XIVème siècle.
Lieu stratégique, la vue y est imprenable.
Il fût détruit en 1633, sur l’ordre de Richelieu et racheté en 1694 par les Chartreux qui le rebâtirent. Les conséquences de la Révolution française l’ont rendu propriété du Gouvernement. Lentement, le château, laissé à l’abandon, est tombé en ruines. Découvrez à pied ce site ainsi que le martinet de Noirfond, la carrière des Buis, les gorges, l’habitat de Chartreuse, le hameau du Château avec son ancienne scierie et sa roue à augets… Au départ de St Pierre d’Entremont, il faut compter 3 h de marche.
La coopérative laitière des Entremonts, Ici en Chartreuse
Pour comprendre l’histoire d’Ici en Chartreuse, il faut remonter en 1935. C’est à cette époque en effet que les agriculteurs de la vallée des Entremonts choisissent de mutualiser leurs forces et de mettre en commun le fruit de leur travail, c’est-à-dire leur lait. Ils créent ainsi une « fruitière » et font appel à un fromager indépendant qui achète et transforme le lait.
À partir de 1985, ils décident de passer en gestion directe. La coopérative recrute un fromager pour produire et commercialiser leurs propres fromages. Ils débutent leur activité en fabriquant l’un des fromages emblématiques de la région, à savoir la tomme au lait cru. Au fil des années, ils investissent pour se moderniser et augmenter leur production.
Musée Arcabas en l’église de Saint Hugues à Saint Pierre de Chartreuse
Voulu, pensé et réalisé par l’artiste Arcabas, au fil de plus de trente années, cet ensemble de cent onze peintures, vitraux, sculptures et mobilier se place parmi les réalisations les plus abouties de l’art sacré du XXe siècle.
Il n’est pas fréquent, de nos jours, de voir un édifice dont le volume intérieur est possédé de manière aussi vigoureuse par la couleur. Subordonnée au volume initial, mais volontaire dans le développement de son expression, elle prend pied sur la structure de la voûte et s’épanouit en symétrie sur le périmètre du vaisseau central.
Il faut entrer dans cette petite église de montagne, construite en 1860, loin du monde pour recevoir le choc de cette masse colorée, ordonnée solennellement, devenant discours enflammé, qui va d’exorde en narration pour finir dans la conversation des textes sacrés. Petite de construction, elle devient grande tout à coup grâce à une unité de ton qui absorbe, inclut toute l’échelle chromatique, et toute la diversité des propositions plastiques.
Voulu, pensé, réalisé par un seul artiste, abandonné puis repris, au fil de plus de trente années, cet ensemble unique se place parmi les réalisations les plus ardentes, mais aussi les plus abouties de l’art sacré contemporain.
Après plusieurs années passées en recherche de murs d’églises à peindre où il pourrait s’exprimer, dire sa foi par la peinture sa vocation, c’est en février 1952 qu’enfin Arcabas rencontre la modeste église de Saint Hugues et son curé, Raymond Truffot. L’église est en réfection de toiture et de sol. Le maire, confiant dans son curé, acceptera une intervention artistique à l’intérieur de l’église gracieusement offerte par ce peintre inconnu. C’est le début d’une aventure, mais aussi d’une amitié entre un artiste et un prêtre, lequel portera au jeune homme de vingt-cinq ans une confiance sans faille jusqu’à sa mort. Mais personne ne se doute que l’aventure, elle, durera trente-quatre ans.